Il me fixe avec ses yeux scrutateurs, obstiné, il remue la queue, il bave, je crois même l’entendre parler, j’en suis certain. Qui es-tu, animal de viande ? Vas-tu me ficher enfin la paix ?
Un homme fait ses cartons, vide la maison qui l’a vu naître et grandir. Enferme dans des boîtes tout ce qui a à voir avec le souvenir. S’empresse d’en ficher une bonne partie à la poubelle pour n’y plus revenir. Mais le souvenir mord et a décider de planter ses crocs dans la jambe de son pantalon.
L’ombre d’un chien est une fable. Elle se découpe en une succesion de chapitres/tableaux. L’ombre d’un chien, est selon une définition romaine antique, la qualité de la peinture, de l’image en soit. Cette image qui n’est rien d’autre que l’ombre du sujet qu’elle est sensée représenter. Un mythe de la caverne revisité : peindre les formes qui bougent sur la parois pour mieux les comprendre après que le feu se soit éteint, après s’être retourné, quand on voudra les admirer à nouveau pour comparer et se faire du bien à l’âme.